Ce jeudi 20 juin, et comme cela est fait très régulièrement depuis plus de 60 ans, des prélèvements d’eau sont réalisés en bateau sur la Seine, d’Honfleur à Rouen. En effet, depuis les années 1950, la qualité des eaux de la Seine est évaluée grâce au suivi récurrent de nombreux paramètres. Initialement dédié aux paramètres physico-chimiques (oxygène, température, Matières en suspension,…), le panel a été progressivement élargi aux micropolluants (HAP, PCB, pesticides,…) et à la bactériologie. Aujourd’hui, ce sont plusieurs centaines de paramètres qui sont régulièrement analysés !

Historiquement porté par la police de l’eau et géré depuis 2012 par l’AESN, ce réseau se compose de 22 stations de mesure entre Poses et la mer, échantillonnées 24, 12 ou 6 fois par an. Les données sont accessibles sur le site NAIADE et ont de multiples utilisation : état des lieux DCE, évolution à long terme de la qualité des eaux, impact d’évènements exceptionnels ou d’épisodes de pollutions,… Elles constituent une information d’intérêt majeur pour l’estuaire et viennent notamment alimenter de nombreux projets de recherche.

Pendant 2 ans, des scientifiques de l’Université de Caen (BOREA) accompagnent ces remontées de Seine pour compléter le suivi. Ils mobilisent des techniques innovantes permettant d’analyser la production et la composition du phytoplancton, ainsi que les concentrations et la composition des différentes phases de la matière organique. Ces mesures, réalisées sur l’ensemble de l’estuaire de la Seine, visent à mieux comprendre les mécanismes à la base du réseau trophique (projet de recherche Seine-Aval 6 SARTRE). Ce partenariat scientifique-gestionnaire devrait permettre à terme d’améliorer la surveillance environnementale de l’estuaire.