Intégrer la nature dans l’aménagement de l’espace estuarien de la Seine - Analyse de la construction socio-politique de l’action écologique

Les solutions fondées sur la nature (SfN ou SaFN) sont de plus en plus valorisées dans le débat public et régulièrement mises en place avec des objectifs variés : lutter contre les inondations, minimiser l’érosionDiminution du volume d’un corps par perte de matière. (vs Accrétion) More des berges, des littoraux et des sols…Les actions mobilisant les composantes naturelles cherchent à compenser, accompagner voire suppléer, en fonction des logiques réglementaires et politiques dans lesquelles elles s’inscrivent, les dispositifs infrastructurels plus impactants ou solutions dites grises.  Toutefois, il semble que les décisions sont rarement réalisées au regard d’une connaissance des bénéfices, des risques ou des avantages des solutions grises d’une part et des solutions mobilisant les composantes naturelles, d’autre part. En effet, celles-ci sont parfois considérées comme moins sûres et moins efficace en termes de sécurité et d’adaptation au changement climatique par exemple.

Considérant que les espaces estuariens sont soumis à de multiples pressions anthropiques et aux effets du changement climatique, le projet PRE-SEINE s’intéresse  à comprendre comment les acteurs se représentent les différentes formes d’actions visant à remettre les composantes naturelles et leurs fonctionnalités au centre de l’action publique ou comme moyen à celle-ci. La présente recherche interrogera également les raisons pour lesquelles, au-delà de la restauration écologique visant la compensation écologique de projets d’aménagement, peu d’autres formes émergent. Les questionnements scientifiques abordés sont :

• Quelles représentations guident les acteurs pour initier ou au contraire ne pas mettre en place d’actions visant à restaurer les fonctions écologiques de la diversité des espaces estuariens ?
• Quels sont les leviers, les résistances, les facilitateurs amenant à intégrer la « nature » comme alliée des procédures d’aménagement des territoires estuariens sous pression des changements globaux ?
• Quelles connaissances (ou au contraire « déficit de connaissances ») guident les représentations et les décisions qui amènent à intégrer les composantes naturelles pour répondre aux enjeux socio-anthropiques et écologiques ? Les acteurs ont-ils conscience et connaissance des avantages et des inconvénients des solutions douces/solutions grises ?

Un diagnostic territorial sera réalisé permettant de comprendre comment sont construites les logiques de restauration écologique. Une « cartographie socio-politique »  sera proposée pour représenter graphiquement les acteurs en fonction de leurs représentations des actions mobilisant la nature. Cet outil doit également aider à comprendre entre quels acteurs des compromis sont possibles et sur quelles bases.