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Rapport scientifique et technique

Les constructions sociales de l’estuaire de la Seine

Publication 2012

Que signifie aujourd’hui l’estuaire de la Seine pour les populations qui y vivent ou qui le regardent ? Quels groupes sociaux, quelles références, quels objets socionaturels passés et présents le composent ? C’est ce que proposait d’étudier le projet SEQUANA.

Trois actions permis structurer l’analyse : 1/ Une analyse des paysages existants et des paysages promus de l’estuaire ; 2/ Une enquête sur les fréquentations de ces paysages ; 3/ Une analyse des reconversions paysagères de l’estuaire, de leurs usages, de leurs réceptions, et des recoupements/décalages à l’oeuvre entre paysages promus, paysages fréquentés et paysages vécus.

L’anthropisation du lit majeur a amené les populations riveraines à se détourner du fleuve pour reconstruire par milieux connexes (bases, nappes, affluents, lacs et étangs), événements éphémères (Armada, 24h motonautiques, foire saint Romain…), espaces verts de proximité (lisières, jardins…), espaces sanctuaires (zones natura 2000, PNRBSN, réserve naturelle, ZNIEFF…), espaces pédagogiques (parc EANA, maison de l’estuaire, H2O…). Le sentiment de maritimité évoqué par la quête de nouvelles utopies comme l’Axe Seine, Normandie impressionniste, Seine Maritime 2020… reste vivace.

Les manifestations physiques de ce milieu naturel, sa présence et sa magie ont largement été défaites. Les dragages, l’élargissement du chenal et son bétonnage, le rehaussement des berges après guerre, le gel des terrains en bord de fleuve par les zones industrialo portuaires ont coupé les manifestations du fleuve comme le mascaret, les inondations, la conscience de la marée, les métiers associés au fleuve, la navigation impressionniste, les activités au bord de l’eau… Ce passé permet de comprendre les tensions qui sont encore à l’œuvre aujourd’hui. Il en va de même aujourd’hui des chemins de halage, des espaces naturels protégés (PNR, Réserve naturelle), des zones industrielles hier laissées en friche et aujourd’hui reconverties en écoquartiers, bases de loisirs, aires de tourisme etc. Ce sont souvent des espaces très limités qui deviennent des objets socio-naturels à forts enjeux. Les chasseurs de l’estuaire, les jardiniers des berges, les ramasseurs de coquillages, les pêcheurs récréatifs, les sportifs, les promeneurs contemplatifs, les naturalistes… tous rejouent après l’industrialisation lourde l’ancrage (la quête identitaire de racines) à l’estuaire et se posent en gestionnaires praticiens car ils exercent encore une action physique sur le milieu.

En Seine, les populations riveraines parlent volontiers du fleuve, avec en amont de la zone estuarienne des confusions avec certains affluents (l’Eure en particulier). A l’inverse, à l’embouchure, les populations restent clairement tournées vers la mer. Cette absence de l’estuaire reste avant tout liée à son manque de visibilité et d’accessibilité.

Référence bibliographique ​​

Sirost O. (coord.), Féménias D., Birot L., Bouillon D., 2012. Projet SEQUANA : Les constructions sociales de l’estuaire de la Seine. Projet Seine-Aval 4, 180p

GIP Seine-Aval, 2022. CAPNORD : Caractérisation des évolutions hydro-morpho-sédimentaires et écologiques du secteur de la fosse Nord depuis la construction de Port 2000. 55 pp.

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