Interaction entre les différentes masses d’eau estuariennes et bilan hydrique de l’estuaire


Portage : GIP Seine-Aval
Coordination scientifique : Jean-Paul Dupont (M2C)
Période : 2015-2018
Financement : GIP Seine-Aval
Labellisation : Programme Seine-Aval 5
Le fonctionnement hydrologique régional est complexe. Les difficultés proviennent notamment des hétérogénéités spatiales liées aux écoulements karstiques et au manque de données pour caler au mieux la modélisation de ces écoulements. Dans le cadre du projet ECHANGES, un consortium rassemblant l’ensemble des compétences a été constitué pour tester une approche de modélisation distribuée à base physique permettant de fournir une première évaluation des apports souterrains moyens dans le système de la Seine aval comme cela a pu être appliqué au bassin versant de la Seine amont.
A l’issue du projet, et à la faveur des échanges entre les 3 partenaires, les simulations les plus pertinentes possibles aboutissent à des flux moyens conséquents de réalimentation de la Seine aval, de l’ordre de 100 m3/s, quelle que soit la saison, et quelles que soient les conditions hydrologiques. En effet, lors des périodes d’étiage, ces apports uniquement souterrains peuvent correspondre à près de 50% des débits de la Seine mesurés en amont du secteur d’étude. Compte tenu de la qualité de ces apports (ex. teneurs assez constantes en O2 dissous dans les eaux souterraines), il est clair qu’ils ne sont pas sans conséquence sur l’état géochimique des eaux de la Seine en aval de Rouen.
D’un point de vue quantitatif, ces résultats issus du modèle CaWaQS sont conformes aux évaluations antérieures extrapolées à partir des gradients hydrauliques. Toutefois, il faut remarquer que les flux moyens calculés sont relativement peu sensibles aux fluctuations climatiques et hydrologiques et il reste à en examiner les causes.
Les perspectives devront s’appuyer sur une stratégie d’acquisition de nouvelles données in situ. Cela concerne d’une part le besoin de combler l’insuffisance criante du réseau piézométrique patrimonial (installation de piézomètres dans les alluvions et jusqu’à la craie) aux abords de la Seine aval. D’autre part, des expérimentations, basées notamment sur des suivis de température sur ou à proximité du fond du chenal de Seine, peuvent être envisagées pour identifier et quantifier des mesures directes de flux.
Contacter le GIP Seine-Aval pour accéder au rapport de recherche.
GIP Seine-Aval, 2019. Tout s’explique : Une alimentation de l’estuaire par les nappes souterraines.
Responsables scientifiques des équipes impliquées


Jean-Paul Dupont
UMR CNRS 6143 M2C, Université de Rouen
Nicolas Flipo
Centre de Géosciences, Systèmes Hydrologiques et Réservoirs, Mines ParisTech